Bourrin, comment y remédier ?

Ce qui est sur c’est que celui qui lutte contre son instinct naturel ne peut pas être à 100% dans son match. Il doit lutter contre deux adversaires l’autre et lui-même.

Et pourtant, tout le ping des années 90-2000 était basé sur les filières courtes. ( notamment avec Gatien qui en était l’emblème). Heureusement, les réformes successives ont fini par calmer un peu tout le monde.

Oui tout à fait. Il s’agit d’une philosophie qui disait que si 51% des missiles qui vont sur la table ne reviennent pas alors le match est gagné. Une philosophie qui date d’Ogimura (1950) et qui a été à son paroxysme avec Gatien.

Il s’agissait d’un choix volontaire et mûrement réfléchit. (et qui a marché !)

Cela dit même Gatien était obligé de calculer ses chances avant de tenter le missile.

C’est bien d’avoir plusieurs niveau de puissance pour le démarrage et de choisir le niveau le plus approprié. Ne pas être dans le toujours “trop”.

C’est ça !

De toutes façons, il ne se passe jamais rien chez celui qui ne fait rien.

Tout apprentissage chez l’homme passe d’abord obligatoirement par une phase consciente et volontaire : “Se forcer”. Le but est automatiser un comportement pour libérer la conscience de cette charge de travail.

C’est vrai pour un geste technique et c’est vrai pour un comportement social.

A force de se forcer à ne pas subir sa pulsion, peu à peu, cela passe à un niveau inconscient : L’apprentissage est réussit.

Le problème c’est quand on ne fait le travail qu’à moitié. C’est à dire qu’on se force à l’entraînement mais pas en match. Il faut “se forcer” tout le temps, quitte à perdre des matchs. Tout à un coût dans la vie. C’est le prix du progrès.

Cela dit il faut être bienveillant envers soi-même. Paris ne s’est pas construit en un jour.

Ma devise au ping est la suivante :
"Un pour tous, tous bourrins !"
Coluche disait “Un pour tous, tous bourrés”, il suffit d’adapter les mots…

Plus sérieusement, j’ai bien connu ce travers, cette envie irrépressible de taper toute balle qui vient, quels que soient l’effet et la vitesse adverses. J’avais un revers tellement performant en backside (en 2.0mm bien sûr), que je frappais tout : balles coupées, tops, services, avec frappes à plat, claquettes, etc. Mon RV était même plus puissant que mon CD dans ce registre… Même les balles hautes, je les frappais en RV !
Puis j’ai abandonné ce style de jeu quand j’ai enfin réalisé que le ratio échec/réussite était largement en ma défaveur. Alors certes ça fait du bien de passer 3-4 frappes de suite, ça flatte son ego, mais la prise de risque n’est finalement pas rentable.
Donc : changement radical de jeu pour moi : PL en RV (alors que je l’avais en CD) et backside en CD. Je ne suis plus du tout bourrin en RV - picot SM oblige. Et je ne l’ai jamais été en CD. Je ne fais plus que de la rotation. Et justement j’aimerais bien être plus offensif en RV avec mon PL SM…
Quant au CD, un petit démarrage bien saucé est souvent (toujours ?) plus efficace qu’un gros top frappé d’entrée. De mon temps, les entraîneurs disaient que le top doit préparer la frappe.

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Bon, retour de l’entraînement, où j’ai juré de ne pas bourriner une balle, je me le suis carrément interdis là. Je vais pas vous mentir, mes collègues ont parié que je tiendrais pas 10 minutes. Résultat des courses : 2 heures entières sans bourriner, et l’envie d’envoyer ne m’a même pas frôlé l’esprit.

J’ai un peu fais ce que tu m’as dis @Janvio je me suis forcé, en appliquant les conseils de @kirua18 pour le raccourcissement des gestes. Pour le relâchement, j’ai essayé de pas serrer trop fort ma prise de raquette. Quand j’y pense, ça va. Ça a marché sur les exos, les schémas de jeu et les matchs, en jeu libre qui plus est. Par contre, pour les jambes @superbn faut vraiment que j’y pense, parce que clairement ce n’est pas un automatisme… :confused:

Pour résumer plus ou moins, j’ai commencé en régu en top. Ben quand je voulais et que je me plaçais bien, j’en envoyais 10/15 de suite sur la table, pas bourrin, mais tranquillement, en rotasse, et en toucher. Geste court, démarrage au niveau de la hanche à peu près, prise de raquette pas trop serrée.
Ensuite sont venus les exos en schéma de jeu, et alors là, j’ai réussis à ne pas forcer et à exécuter des gestes courts. Y a des fautes évidemment, mais quand je suis dessus, ça va.
Puis les matchs, et alors là, pareil à chaque fois : rien de bourrin, y compris en top sur top et sur les picots. Tout en rotasse, en variation et en placement, pas rapide mais sur la table.

Maintenant, pour résumer globalement, le premier démarrage est certes plus jouable que quand je sors mes scuds, je deviens plus blocable, encore que si je fais bien tourner et que le placement est là, ça redevient compliqué de me bloquer. Toutefois, il est plus sûr, plus sécurisant.
Cependant, comme tu l’as si bien dis @Janvio : perte de repères, impression de jouer à la baballe, quand bien même ce n’est pas forcément le cas. Et du coup, si je suis prêts à enchaîner, ben j’ai encore du mal du fait du manque d’habitude à devoir enchaîner, et sur le fait que je n’ai plus mes repères habituels. Pas mal de fautes en terme de timing, d’enchaînement, de prise de balle, notamment dû à ma position. J’ai pas mal joué, loin de là, mais clairement je sens un changement énorme, et c’est… déroutant. Surtout que je n’ai pas bourriné une fois. J’ai même osé partir en top sur top, et alors là par contre, niveau réussite, c’est beaucoup mieux.
Problème, je n’ose pas trop finir le point en envoyant plus fort, mais ça reviendra avec le reste je pense. De même, je n’ose pas encore trop avancer dans la balle, alors que pourtant, il y a largement moyen. Quelques fois, j’ai osé accélérer, ben faudrait que je le fasse plus souvent : démarrage en sécurité, certes rapide, mais pas bourrin, et bien placé.

Mais bon, ce sera du boulot, le temps de retrouver mes repères. Je pourrais sans doute pas jouer comme ça samedi, mais avec 6h de ping par semaine, je ne doute pas de m’y retrouver, notamment en RV, où ça me fais extrêmement bizarre de pas déplier tout le bras, au point que j’ai fais pas mal de fautes de ce coté là…

Et du coup, je te rejoins sur plusieurs points @DINGOPING :

  • en maîtrisant plus mes coups, ben je maîtrise plus facilement mes pulsions et mon émotionnel, je m’énerve d’autant moins.
  • j’ai l’impression de voir le ping sous un angle que je ne connaissais pas.
  • je me dis qu’en fait, avec ça, je peux voir plus loin, et à terme, faire des trucs nouveaux, innover.
  • Comme tu le dis, Rome (Paris pour toi) ne s’est pas faite en un jour, et donc je vais avoir fort à faire pour les entraînements à venir.

Mais là, comparé à ma tactique de bourrin, où je sens mon top vite limité, là j’ai l’impression de pouvoir en faire beaucoup plus, et d’avoir une très belle marge de progression de ce coté là. Je note également que je m’essouffle bien moins vite, et pas pour rien, et puis surtout, j’ai l’impression de faire des trucs intéressants.

Je suis loin de maîtriser tout ça, j’ai encore beaucoup à faire avant d’y arriver, mais je pense que ça ne fera que rendre mes matchs d’autant meilleurs niveau visuel et qualitatif. En plus, même si galère, je découvre un plaisir nouveau, et des sensations nouvelles. Je me sens mieux quoi, beaucoup mieux. Et je trouve une certaine motivation à faire ce que je fais.

Il faudra toutefois que je monte mes schémas de jeu, de façon à pouvoir amorcer quelque chose derrière le premier démarrage, et préparer un coup terminal en conclusion du point.

Ça fait beaucoup, mais faut le faire…

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Une petite chose qui me vient ce matin. Quand on bourre toutes les balles on n’entraîne pas son esprit à faire le distinguo entre les balles qu’il faut accélérer et les balles qu’il faut contrôler. Peut-être qu’au départ on est obligé de passer par une étape où l’on cherche à contrôler toutes les balles mais peu à peu on devient plus lucide et on commence à voir celles que l’on doit accélérer et celles que l’on doit contrôler.

En tout cas, je vois qu’il y a de l’envie et ça c’est le plus important. Le reste finira bien par venir.

Non ça c’est sûr, et je m’en rends compte, dans un premier temps tu n’ose plus rien accélérer, et puis après, une fois que tu arrives à analyser les différentes possibilités, ben là tu songes à accélérer un peu voire terminer. Et ce qui est bien, c’est que je comprends vite, du coup j’ai pu lancer quelques coups terminaux aujourd’hui, mais il y a encore du déchet, par manque d’habitude.

Par contre, bien placé, je pouvais envoyer sans peine 5 ou 6 tops de suite, en variant tranquillement le placement et l’intensité, et quand j’osais me lancer, envoyer un coup terminal.

Du coup, je tente le démarrage plus régulièrement, et ensuite je vais chercher l’enchaînement sans forcément chercher à terminer. Par contre, j’envoie déjà plus vite qu’hier, vu que je tente de régler au mieux mes gestes, beaucoup moins de “baballe”, j’ose plus m’engager, bien que par moment je manque encore d’assurance, donc je me retrouve à faire un truc pourri.

Mais vu que je force moins et que mes gestes sont beaucoup plus courts, je m’aperçois que ça devient possible de construire le point, et de varier le placement et la profondeur du top sans trop de difficulté. L’avantage réside aussi vraiment dans le top sur top, où la je contrôle carrément mieux.

Alors là tu vois, c’est justement pour ça que je veux clairement freiner mes coups, parce que clairement, j’ai l’impression depuis un petit moment de perdre de l’envie, particulièrement quand je me fais bloquer, et que je suis impuissant derrière parce que j’y ait été trop fort, clairement ça m’a démoralisé plus d’une fois.

Et pourtant, je suis en train de retirer une part de pourritude à mon jeu, c’est plus propre, plus prévisible peut-être (encore que), les gestes sont moins random et moins atypiques, je lance le jeu et je le tiens… Je pense que c’est pas plus mal finalement, même si par bien des égards, mon jeu reste vraiment infâme. Mais si pour mieux jouer il faut que “j’assainisse” mon jeu, ben autant le faire.

Des fois sincerement, j ai pas envie de me poser de questions , apres une journée de travail, j ai besoins de me défouler, donc je joue parfois volontairement bourin, car cela défoule .
Je ne fais pas cela tout le temps, mais parfois c est tout simplement un besoins , donc pourquoi y remédier ( mais bien sûr je sais aussi ne pas l être )

Parce que justement, depuis que je fais du ping je n’ai jamais su ne pas l’être, c’est pas une question de se défouler ou pas pour moi, même si je comprends parfaitement ce que tu veux dire, et c’est bien normal d’avoir envie d’envoyer après une journée de boulot, si celle-ci a été difficile en plus de ça.

Et puis malgré ce sentiment, ben j’ai plus envie de bourriner, j’ai juste envie d’y aller tranquillement, de poser le jeu, et d’y aller sans pression.

Par contre j avais peur avec la balle plastique d être limité dans ce registre .
Et bien cela n a rien changé, je passe encore des missiles, je dirais meme qu il y a moyen de ce lâcher encore plus .
Par contre dans ce registre, le revetement est très important .
Donc un choix de revetement inapproprié , est suceptible d aider à etre moins bourin

Ah bah ça c’est sûr ! Du matériel adapté, c’est certes important, mais plus encore (et c’est plus mon problème) c’est aussi une question de gestuelle.

Et honnêtement, avec ma gestuelle courte et plus relâchée, j’arrive quand même à faire bien tourner et à faire filer les balles dehors. Balle P ou pas, ça n’affecte en rien mon jeu.

Poser le jeu, construire le point, et y aller tranquillou, avec la balle P c’est carrément faisable.

FJe suis tout à fait d accord avec toi, apres des mois de balles pratiques, j arrive à varier mon jeu de la meme facon .
Il faut juste un temps d adaptation, même si je t avoue que la première frappe avec la balle plastique, j ai eu peur .
Apres je connais des bourrin, pour qui ce style de jeu est le seul moyen de compenser des carences technique ou un touche de balle approximatif

C’est même plus facile avec la P balle. Ou plus dur pour Philou selon ce qu’il veut faire. Car cette balle pousse à jouer plus bourrin. Le jeu en feeling en devenu bien moins efficace je trouve. Je sais de quoi je parle. J’ai toujours joué ainsi et depuis la P balle, j’ai complètement changé mon jeu.

[quote=“Maverick62, post:36, topic:9422, full:true”]
je connais des boudins [/quote]

Connerie de correcteur mdr

Plus dur ? Si ce n’est que je n’ai pas encore mes repères, grandement modifiés, je vais monter très vite et très aisément avec ce style de jeu je pense. Aujourd’hui, je n’ai encore rien bourriné, mais j’arrive à sentir un peu mieux quand accélérer, et j’enchaîne tranquillement en variant si besoin. J’ai envoyé un tas de balles à deux à l’heure mais qui tournaient énormément, et surtout, SURTOUT, j’ai foiré assez peu mon premier démarrage, que je me suis contenté de réaliser tranquillou, en douceur ou en accélérant selon la balle, geste court, relâché, bas sur les jambes, que ce soit en CD ou en RV, et bizarrement, ben je fais beaucoup moins de fautes en démarrant directement au service, vu que je cherche juste à placer et à envoyer selon les options qui s’ouvrent à moi. Et surtout, 5/6 tops à la suite si nécessaire, en variant le placement et la vitesse. Et bizarrement aussi, ben j’ai moins de problème pour réceptionner et assurer les balles à la con.

Attends que je retrouve mes repères, je pense que je vais monter très aisément.

Là je suis à bloc ! Pour samedi, j’ai décidé de jouer comme ça, alors que je n’ai adopté ce style que mardi, et avec 6h d’entraînement, mais là je suis tellement motivé que je vais aller chercher à tout assurer, sans jamais rien forcer.