Deux souvenirs pongistes que j’emporterai avec moi dans ma tombe je pense :
1/ En 1/4 de finale des championnats du Rhône cadets, il y a donc bien longtemps (début des années 90), je ne suis qu’un modeste outsider et je tombe contre l’un des favoris bien mieux classé que moi.
Pendant tout le début du match je m’entête à tenter ma « spéciale » : le service long rapide dans le CD, qui marche bien contre les moins forts, mais là le mec est en pleine confiance et je prends des gros scuds systématiquement… Je parviens quand même à gagner le 2ème set avec pas mal de réussite (mon adversaire ayant un peu fait preuve de suffisance après la fessée qu’il m’a donnée au premier).
Et arrive la belle où je me fais rapidement distancer. C’est le dernier 1/4 encore en cours, tout le monde regarde la fessée que je suis entrain de prendre et je vois mes parents qui viennent d’entrer dans la salle assister à la fin du massacre. Le score est à 19-11 pour mon adversaire, il sert lifté, je ne lis pas l’effet, je pousse comme un tocard, ça monte bien haut, il rate l’immanquable et s’énerve. 19-12. Et là je sais pas pourquoi, ma tête s’est mise à me dire que ce n’était pas fini et qu’il fallait encore y croire (à moi qui a toujours eu un mental de bisounours dépréssif…). Je ne lâche pas l’affaire et je remonte à 19-16, 5 services à suivre. Mon adversaire est fébrile et je me dis que c’est le moment de re-tenter ma spéciale. Je la fais 5 fois d’affilée, je gagne 21-19 devant mes parents, mon entraîneur, mon frère etc… Ma mère était toute contente car elle s’était faite chambrer en entrant dans la salle alors que j’étais entrain de prendre l’eau. Seule fois de ma vie où j’ai eu un mental de champion
2/ Quelques années plus tard alors que j’étais étudiant à Nancy, je dois faire le bouche-trou en N3 à Pantin et pour mon premier match, devant un public garni, je tombe sur un c*nnard classé 20 (à l’époque) qui a voulu faire le show à mes dépens devant ses potes : et vas-y que je te joue en balles hautes en faisant le pitre, et vas-y que je change de main en cours de point, et vas-y que je balance des cris et autres singeries pour faire rire les copains (qui le lui rendent bien) en tribune. Bref, un calvaire.
Sauf que pas de bol pour lui dans mon équipe il y avait un gars petit, trappu, qui ne paie pas de mine, mais qui avait été super fort genre dans les 20 meilleurs français (un nom exotique des pays de l’est dont je ne me rappelle plus) et à qui le « spectacle » n’avait pas du tout plu. Quand est arrivé son tour de le jouer, il l’a humilié bien comme il faut devant ses potes en reproduisant les mêmes trucs que l’autre trou de balle m’avait fait subir (changement de main, balles hautes, cris…) et nous sur le banc on faisait la hola comme ses potes en tribunes, le gars en a pleuré de rage, c’était trop bon. Je ne sais plus quel est le nom de ce co-équipier d’un jour mais j’ai une vraie gratitude envers lui pour avoir manifesté autant de solidarité à l’égard du simple bouche-trou que j’étais. Et j’aime bien quand les méchants perdent à la fin !