Je ne sais pas par où commencer. Peut être doit on commencer par se dire qu’on est tous fort mentalement. Ne pas coller d’étiquette aux gens. Toi tu es faible mentalement ad vitam aeternam alors que c’est parfaitement faux. C’est peut être un autre problème mais comme on est nul en psycho, on fourre tout dans le sac mental. Bien pratique celui-là. En effet, il y a énormément de choses qui se trouvent dans ce sac et qui n’ont rien à voir avec la fameuse faiblesse mentale. Par exemple l’attention. Il est tout à fait possible d’être fort mentalement et en même temps d’avoir des soucis d’attention ou de concentration ou d’autre chose. Pour ma part, je ne crois pas à la théorie de la faiblesse mentale. Je pense que chacun peut être fort mentalement mais qu’on a besoin d’être canalisé, orienté dans la bonne direction. La première des choses à savoir sur le cerveau c’est que rien n’est linéaire. Comme tout d’ailleurs. La respiration, les battements du coeur tout est cyclique. Il en va de même pour le cerveau. Ce qui veut dire qu’il y a des hauts et qu’il y a des bas. Après l’orage, le beau temps et vice versa. C’est une bonne nouvelle. Cela signifie que tout le monde peut s’écrouler y compris notre adversaire. Il est très difficile pour qui que ce soit d’être tout le temps en haut. Le problème, c’est que parfois le match se termine avant que votre adversaire ait eu le temps connaître son propre bas. Mais si vous lui opposez une farouche résistance, si vous vous accordez un peu de temps, vous lui laissez le temps de craquer. Il m’est arrivé d’être littéralement mal mené pendant 3 sets, à ne voir aucune solution tactique, puis sur un ultime effort remporter de justesse le troisième set. Le but, pour moi, était de tenir jusqu’à ce que le doute s’installe chez mon adversaire. Et contre toute attente, ce n’est pas moi qui ait mieux joué, c’est lui qui a consommé sa phase haute et qui a entré dans sa phase basse. Tout vient à point à qui sait attendre. Encore faut-il se donner une chance que cela arrive. J’ai gagné à la belle. Il m’arrive quelques fois de gagner de cette façon. Ce sont les matchs les plus délicieux.
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Tout le monde est sujet à l’alternance. C’est rassurant de savoir cela.
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Quand ça vous arrive dans le mauvais sens, il faut vite alterner de nouveau.
D’où l’importance d’accélérer le jeu quand vous êtes en haut et lui en bas et de ralentir le jeu quand vous êtes en bas et lui en haut. Dans la limite du règlement.
Quand vous êtes en haut, vous le sentez, vous êtes bien, vous avez confiance, vous savez que votre démarrage sera bien placé sur la table. Le problème, c’est les coupures. Dès qu’une coupure se produit, comme un temps mort, mais ça peut être n’importe quoi, vous pouvez sortir de votre bien être mental. La panique attend le moindre interstice pour s’infiltrer. Donc il faut rester sur ses gardes surtout quand ça va bien.
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S’en rendre compte. Quelques fois on est tellement peu lucide qu’on ne se rend même pas compte qu’on est en panique. S’en rendre compte, c’est déjà mettre une distance entre soi et son état mental.
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L’étape suivante, c’est de se rappeler à quel point on était bien l’instant d’avant quand on balançait des missiles et bien sur faire revenir cet état de confiance.
Comme toujours c’est plus facile à dire qu’à faire mais c’est déjà une piste de départ.