J’ai constaté, ces dernières années, que la population pongiste avait tendance à vieillir. J’ai moi-même 55 ans et j’avoue que parfois je me lasse. Les problématiques sont nombreuses. Entre autres,
Le manque de temps (vie professionnelle, vie familiale)
La perte de capacité physique. Comment garder l’envie alors qu’on arrive plus à bouger aussi vite qu’avant et qu’on ne passe plus ses coups forts.
Les changements de règles et de matériel (balles, picots plus autorisé, plus de colles rapides…). S’adapter à 20 ans est plus aisé qu’à 50.
Les comportements malpolis ou agressifs qu’on voyait moins ou peu il y a 30 ans et qui sont devenus monnaie courante.
Bref, j’en passe et des meilleurs.
Ma question est, comment faites-vous pour garder la flamme intacte ?
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liopic
(Clst 14, Nittaku Goriki, Xiom Omega Pro 2 mm, Victas P1V 0x)
#2
Passé 50 ans et mettre de côté le sport serait à mes yeux le meilleur moyen de vite diminuer physiquement…
Un exemple tout bête, cet été je soignais une double tendinite et pendant 3 mois je n’ai pas touché une raquette de ping… A ma surprise, assez vite, je n’arrivais plus à lire le journal sans une bonne lumière ou sans lunettes, idem pour l’écran de l’ordi… En septembre, je commence à relancer sur les jeunes, en 2 semaines je retrouve ma vue quasi normale… A priori, le fait de me concentrer et de suivre les balles est le minimum de gymnastique oculaire qui maintient ma bonne vue…
Après, les bobos s’accumulent un peu, une tendinite récalcitrante et pénible… Un genou qui commence à lâcher suite à des tentatives de sauts périlleux au trampoline avec les enfants, mauvaise idée… Tout ça de moins en moins compatible avec le ping qui peut être parfois éprouvant (indivs…). Et le manque d’entraînement sérieux est tout de suite pénalisant, mon début de saison fût laborieux et j’ai dû vraiment entraîner mon CD que je voulais épargner…
Mais pour entretenir la flamme, je cherche tjrs à progresser et à améliorer mon jeu en me disant que je peux repasser 16 un de ces 4…
Pas facile, effectivement. Tout ce que tu dis est vrai. Et encore, ça c’est quand tu n’as pas encore eu de gros problèmes de santé. Le jeu a considérablement changé avec tous ces changements et pas forcément dans le sens de la finesse. Il est devenu beaucoup plus physique et nettement moins technique ( enfin c’est mon impression ). Alors, évidemment, avec l’âge, c’est bien plus difficile. Pas facile de continuer à jouer en sachant qu’on n’a plus les moyens de défendre ses chances.
Enfin, les nouvelles ligues n’arrangent rien. Avec des déplacements de ouf qui ne sont pas en correspondance avec le niveau de jeu. On n’a plus forcément envie de se taper 5 h de routes pour un match de ping. Chose qui ne posait pas de problème quand on était plus jeunes.
Ahaha, moi ça fait longtemps que j’ai abandonné cette lubie. J’ai rencontré 2 bons 16 hier qui m’ont bien mis à l’amende.
Sinon, moi j’adapte mon matériel et je modifie un peu mon jeu. Comme j’envoie moins fort, je prends plus rapide et comme je bouge moins, je colle à la table en coupant les trajectoires et en prenant la balle plus tôt (merci la balle plastique qui m’aide grandement dans ce sens).
Je ne trouve pas très compliqué d’entretenir la flamme pour ce qui me concerne.
J’ai plein de problèmes physiques, importants pour certains (2 prothèses totales de genou, état inflammatoire constant…), pourtant quand je joue, je me “sens vivre”, je suis encore “capable” de ça…
Il faut bien sûr accepter la diminution des capacités, mais on peut compenser, partiellement du moins, par le matériel, la tactique…
Il suffit que je sois obligé de m’arrêter, pour blessure par exemple, pour constater à quel point ma parenthèse ludique me manque, physiquement, moralement…
Je viens de signer ma 50è licence, toujours la même passion, plus encore depuis que j’ai été obligé d’abandonner le tennis et les 20 ans de plaisir intense qu’il m’a donné: j’ai transféré toute ma passion sur le ping !
Ma seule inquiétude est le jour où je serai vraiment obligé d’arrêter…
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sergey
(10-Gamma all+/ Vega pro 1.8/Razanter r37 2.0)
#6
Penses tu Jolan, que le manque de temps (vie professionnelle, vie familiale) soit plus important a 55 ans qu’a 40 ans ?
La perte de capacité physique, c’est une dure réalité qu’il faut accepter. Peut être en te tournant vers la formation, l’organisation d’évènements, la vie d’un club, l’encadrement, etc… tu garderas la motivation pour le tennis de table. Mais continuer a passer tes coups forts dans le jeu…
Les comportements malpolis ou agressifs qu’on voyait moins ou peu il y a 30 ans et qui sont devenus monnaie courante, j’avoue ne pas être, heureusement, exposé a ça. Tu dois être de paris ou d’une autre grande ville comme lyon ou marseille pour y être exposé. Toujours pas vu de tels comportement dans d’autres villes, ou la vie est plus paisible et ordinaire.
A 50 ans, il faut garder l’envie. L’envie d’avoir envie !
En ce qui me concerne, oui, clairement. J’ai changé de vie professionnelle et j’ai moins de temps.
J’ai déjà fait ça et…bof ! Tu t’investis, tu donnes bénévolement et à la fin, les bénéficiaires ne sont même pas reconnaissants. Des consommateurs de ping qui trouvent normal ce que tu fais, qui traînent des pieds pour filer un coup de main et qui t’engueulent quand y’a un problème.
Non, même pas…Je me suis fait la réflexion hier ou on a rencontré des gens charmants et on a joué dans une ambiance très sympa. Quel plaisir et quelle rareté !
J’ai 52 ans et repris le ping il y a 4 ans après 12 ans d’arrêt.
Au bout de quelques mois, une méchante tendinite m’a imposé 1 an d’arrêt.
Maintenant je suis prudent, je m’échauffe bien…
La difficulté principal pour moi est d’accepter de baisser de niveau… Je repousse en m’entretenant physiquement, j’ai repris doucettement le jogging par exemple. Mais je sais que ça va décliner assez vite… Je commence à penser à changer de jeu… D’ailleurs si quelqu’un peut me conseiller sur la façon de jouer les petits jeunes qui vont vite, ça m’intéresse !
Le point très important est de trouver un club et une équipe sympa avec des joueurs avec lesquels on a des affinités… Sinon le ping simplement pour le ping, ça me gaverait vite. Et puis avec mes potes on est monté de D2 à PR la saison dernière… Et bien on était comme des gosses à fond dedans ! Je crois qu’il n’y a pas d’âge pour s’amuser… Et c’était les plus vieux les plus à fond !
J’espère qu’il y aura une table de ping à la maison de retraite
Bon ben moi c’est curieux mais plus je vieilli plus j’ai envie de faire des trucs…faut dire, j’étais plutôt glandeur ado… a part les potes et la bringue…je m’économisai…
Je n’ai commencé le sport qu’après 30ans…mais je me rattrape bien depuis…
J’ai commencé le surf à 45ans et cette année, pour mes 50ans, je m’offre le brevet de chute libre. Histoire de m’envoyer en l’air a chaque anniversaire…
C’est sur au ping on bouge moins …mais on est largement plus vicieux…
c’est sur qu’en niveau de jeu, on perd tous l’âge avançant.
Le principal étant de jouer à un niveau où on se fait encore plaisir, en laissant de côté le fait qu’on arrive plus à faire certains coups et que le physique est moins performant.
le fait de jouer dans une équipe de copains avec de l’ambiance est bien sur un facteur important en n’oubliant pas l’apéro d’après match
Mon idée c’est qu’à un moment de sa vie où le ping ne peut plus être la priorité, il faut sélectionner ce qu’on a envie de faire et ne pas faire les choses “parce qu’il faut les faire”.
Il faut regarder ce qu’on a le temps de faire ou pas. Il y a quelques années j’ai fait l’erreur de vouloir cumuler un boulot qui me prends énormément de temps, une famille qui a besoin de moi et l’envie de continuer de progresser au ping parce que je sentais le temps passer et que je me disais que bientôt je ne progresserais plus et qu’il serait “trop tard”. C’était une grosse erreur, parce qu’au final, quand j’étais en famille je pensais à l’entrainement que j’aurais pu faire, quand j’étais au boulot j’essayais de caser des séances (ce qui me mettait en retard pour la journée), et quand j’étais au ping je regrettais d’être venu parce que j’aurais pu être avec ma famille…
Maintenant j’ai classé mes priorités. 1- famille 2- boulot 3- ping. Et si j’avais un moyen de réduire un peu le boulot en embauchant, j’aurais encore plus de temps pour la famille et le ping.
Une fois que tu en es là, tu regardes ce que tu peux faire ou pas niveau ping pour que ça n’empiète pas sur le reste. Les indives, pour moi, c’est fini. J’y prends pas assez de plaisir par rapport aux contraintes que ça représente, en particulier maintenant la distance sur la grande région. Les compétitions vétéran, je les ferai un jour, pas encore maintenant car pas assez de temps. Le championnat par équipe est celui qui me motive le plus, pour le côté humain et parce que le club en a besoin. Difficile en France de jouer en compétition sans faire le championnat par équipe… et c’est bien comme ça. Et en Alsace on a le championnat AGR qui est un championnat annexe dépendant de la FSCT. C’est un championnat par équipes, plus détendu, en semaine, avec option bouffe à la fin. J’y vais pour jouer avec les copains, mais je suis juste remplaçant, je fais deux ou trois matches par phase.
Avec un entrainement par semaine, une séance avec un pote entre midi et deux en plus, j’ai l’impression d’y trouver mon compte entre niveau de jeu, temps passé et plaisir, sans avoir la sensation de grever la famille ou le boulot. ça m’a pris plus d’un an mais là je sens que j’ai trouvé le bon compromis.
Après c’est sûr que dans ce genre de configuration, la balle plastique est plus difficile à digérer, parce que je m’entraîne peu et pas forcément de façon optimale avec exos et paniers. C’est beaucoup de jeu libre donc peu productif, mais c’est du plaisir. SI j’avais la possibilité de faire une heure avec un coach, je le ferai, parce que l’entrainement dirigé me procure aussi beaucoup de plaisir, et parce que c’est efficace. Mais je ne peux pas alors je fais sans.
Le jour où la compétition ne m’attirera plus je ferai peut-être juste un match de temps en temps, je conserverai un entrainement / semaine avec les potes, voire supprimer les compétitions m’a déjà traversé l’esprit.
On peut pas tout faire, alors si on ne peut pas y mettre la quantité, il faut viser la qualité, optimiser son plaisir au maximum.
Quant au vieillissement il faut le travailler en-dehors du ping, meilleure hygiène de vie, ne pas manger de trucs inutilement gras, faire des repas sains la plupart du temps pour pouvoir partager une bonne bouteille avec un bon repas quand c’est l’heure… et s’entretenir physiquement avec du renforcement musculaire. D’un point de vue résultats, c’est peut-être plus prolifique de faire 1/2h de renforcement trois fois par semaine que de s’échiner à faire un entrainement libre de plus…
Pour garder la flamme intacte avec l’âge qui avance, ça passe pour moi par l’acceptation.
Accepter de ne plus être aussi performant pour plein de raisons, le dos en vrac, une moins bonne vision, des réflexes moindres, un physique moins présent mais surtout continuer à jouer en exploitant au mieux ses moyens actuels, ce qui nous reste.
C’est ce que font les très jeunes, ils n’ont pas encore le physique, pas encore la force, pas encore l’expérience mais ils ne se posent pas de question et ils jouent avec leurs moyens. Certes nous nous régressons et eux progressent et c’est évidemment plus facile dans ce sens-là mais pour moi en fin de compte, c’est la même chose, il faut exploiter au mieux son potentiel du moment.
Je prends le ping pas seulement comme un défi sportif mais aussi comme un défi cérébral et ludique et à n’importe quel âge on peut exploiter ses armes-là, à moins de devenir carrément sénile et con !
Mes coéquipiers, les objectifs et la bonne ambiance qui règne du club aident certainement beaucoup mais finalement, même si j’ai perdu trois classements en trois ans, je continue à prendre beaucoup de plaisir et j’ai toujours la même niaque à la table que ce soit à l’entraînement ou en match … pourvu que ça dure !