Covid-19, votre analyse évolutive de la situation

Nous avons eu des discussions à plusieurs reprises, je crois, sur le fil, pour évoquer des situations qui passaient de bénignes à désespérées, en quelques heures… c’est peut-être une des explications!

C’est Raoult aussi qui avait dit que plein de gens mourraient déjà d’autres coronavirus communs… Après on connait la suite…
Encore de quoi animer les théories complotistes…
Pour moi, si ces 12 experts ont raison, l’explication de pourquoi cette réaction mondiale avec l’implication des politiques n’est que le reflet de cette culture grandissante du « je me couvre » puisque tout acte doit être tracé (démarche qualité oblige, enregistrement, procédures etc.), culture où la question récurrente est « qui est responsable? » avec derrière des armées d’avocats et d’assurances… Démarches qui poussent de plus en plus à des comportements sécuritaires (à outrance?) souvent contre productifs. C’est cette même démarche qui a poussé à interdire le celluloid par exemple… trop inflammable!
Aller, je vous raconte une de mes petites réflexions à base de vécu personnel sur le ping pour illustrer comment cette démarche à eu ses effets y compris dans le ping (et le sport d’une manière plus générale) :
A la base de cette réflexion, c’est une anecdote vécue l’an dernier lorsque je reçois un nouveau gamin de 11 ans à mon groupe d’entrainement. Au bout d’une ou 2 séances, ce gamin m’interroge, je me dis "c’est pas possible, il a un handicap moteur (pour rappel le handicap c’est un peu mon métier à la base, mais là dans cette situation je ne suis qu’entraineur), il ne sait pas courir ni sauter, il ne sait que marcher (et encore une démarche particulière)… Ses parents me l’ont caché ou bien? Son père vient le chercher en fin de séance, je lui pose la question délicate et il me répond que son fils est tout à fait normal!
A partir de là, je m’interroge aussi sur le reste de mon groupe, des jeunes de 15 ans qui en sont dans leur 5ème ou 6ème année de ping et qui sont pour ainsi dire les plus doués du club (niveau 7-8 à ce moment là). Je me rappelle alors comment j’étais, moi à 15 ans dans mon petit club sans entraineur, je n’avais qu’un an de ping et déjà un niveau de 13-14, le niveau 7-8 avait été atteint en seulement quelques mois (contre 5 ans pour mes jeunes à qui je donne des entrainements structurés). Je me souviens aussi qu’à cette époque ma progression ne semblait extraordinaire à personne, c’était juste une bonne progression, sans plus. Il y avait plein d’autres gamins comme moi. Alors je me suis posé la question, comment se fait-il que ce gamin de 11 ans ait un retard à cet âge dans son développement moteur? La faute aux écrans omniprésents? Oui sans doute une part de ça. Mais petit retour arrière quand j’étais beaucoup plus jeune : dès l’âge de 5 ans, j’allais à l’école maternelle SEUL en vélo, sans casque, et c’était normal! Il y avait même un préau avec garage à vélo pour que tous les gamins qui viennent à vélo (et ils étaient nombreux) puissent l’y déposer. Quand l’école était finie, on repartait seul en vélo à la maison! Enfin souvent on ne repartait pas de suite, parce qu’on se retrouvait avec les potes pour jouer dans l’arbre juste en face de l’école, un énorme chêne dont les 1ères grosses branches étaient à 80 cm du sol. Et on se retrouvait à plusieurs dans cet arbre à sauter de branches en branches comme des singes… Et tout ce contexte là nous permettait de faire nos expériences du danger et de nous développer sur le plan moteur.
Aujourd’hui, même à 10 ans aucun gamin ne peut aller à l’école en vélo seul, et pour repartir, il faut obligatoirement un adulte identifié sur une feuille d’enregistrement (telle est la procédure) pour le récupérer (en voiture). Car si jamais il lui arrivait le moindre petit bobo, il faudrait trouver un responsable qui se ferait taper sur les doigts. Autant dire qu’un arbre en face de l’école comme j’ai connu serait aujourd’hui coupé ou alors toutes les branches accessibles coupées et arbre grillagé tout autour avec pancarte interdit de monter à l’arbre, signé par le maire et encore tous les documents administratifs qui vont avec (enregistrement, procédure etc.), parce que si le maire ne le fait pas, ça pourrait lui retomber dessus au cas où un gamin se tue en tombant de l’arbre! Les conséquences de ça, c’est que les gamins ont beaucoup beaucoup beaucoup moins la possibilité de faire leurs propres expériences motrices, et ils reçoivent dès leur plus jeune âge des messages qu’ils intègrent trop bien : ne fais pas ça, tu pourrais te blesser, fais attention tu vas tomber, fais attention c’est dangereux etc… Et ces messages à la base bienveillants vont avoir l’effet d’induire de nombreuses croyances limitantes dans la tête de ces gamins qui vont penser qu’ils ne sont pas capables de faire ci ou ça tellement on leur a répété qu’il fallait faire attention pour tout et n’importe quoi. Et on les assiste complètement… De cette manière on leur signifie qu’ils ne peuvent pas le faire et qu’ils ne sont pas responsables. On déresponsabilise, au point que c’est le maire qui va prendre et qui va sans doute faire remonter la responsabilité plus haut, jusqu’aux personnes qui nous gouvernent. Après vous connaissez la suite…
J’ai fait part de ma petite anecdote avec le gamin de 11 ans à un entraineur plus expérimenté que moi dans un gros club, il m’a répondu : « nous ici, ça fait déjà quelques années qu’avec les petits qui se mettent au ping, on leur réserve dans la semaine 2 heures de parcours de psychomotricité où on leur apprend à courir, sauter, etc. sans quoi on arrive pas à les faire progresser au ping, sinon ils ne savent pas bouger… »
Bref cette démarche du « je me couvre » est maintenant omniprésente dans tous les pays et on agit avec sans même s’en rendre compte…

11 « J'aime »

Je vous parlais aussi de cette asymétrie d’importance accordée aux événements négatifs par rapport aux positifs, asymétrie qui n’est pas culturelle mais inscrite dans notre évolution animale, dans notre cerveau reptilien. Par exemple le lièvre court pour sa survie et il n’abandonnera pas sa course. Le renard lui court pour une opportunité de repas. S’il rate ce lièvre, il en trouvera un autre, et il peut se permettre d’abandonner sa course si le lièvre est trop rapide. C’est pourquoi le prédateur ne gagne pas à chaque fois.
Cette démarche du « je me couvre » ne serait-t-elle pas aussi à l’origine de l’attention (trop?) importante que nous portons à de possibles accidents, maladies, qui engagent de près ou de loin notre survie?
Par contre ce qui est devenu culturel c’est de montrer dans les médias, comme au JT par exemple, que des événements négatifs, des morts dans tel pays, des agressions à tel endroit, la guerre à Petaouchnoc, la pédophilie, des meurtres, etc. Tout ça retient tellement l’attention que ça fait le beurre des médias… Ca a aussi pour effet d’entretenir notre cerveau reptilien qui s’inquiète de sa survie (en même temps c’est son rôle), et ça entretient aussi toutes les stratégies autour du « je me couvre »…

3 « J'aime »

C’est aussi ce que je me suis dit en lisant ces avis dissonants.
Le point positif, c’est que ça laisse pointer une lueur d’espoir, ce qui devient rare…

C’est un véritable drame. Je vais te raconter mon expérience personnelle en tant qu’instituteur. J’ai longtemps été responsable des séances d’EPS dans mon école. Ensuite , pendant plusieurs années, je suis devenu enseignant spécialisé pour les enfants en difficulté. Vers la fin de ma carrière, les postes spécialisés ont été fermés et j’ai dû reprendre une classe ordinaire. J’ai donc pu observer la différence flagrante au niveau des capacités motrices des gamins. Incroyable, ils ne savaient plus rien faire. Et le pire, c’est que l’EPS ne constituait plus la séance " plaisir " qu’elle était autrefois. Limite, ils préféraient rester en classe pour faire du travail. :roll_eyes:
Et pourtant, autrefois, c’était l’inverse.

5 « J'aime »

C’est clair qu’ils laissent entendre à mots plus ou moins couverts qu’ils doivent faire des choix « difficiles »…
Suivant la région qu’on habite, donc les places dispos, l’égalité des chances doit être mise à mal…

Cette asymétrie est bien connue. En faisant un peu de finalisme, ce dont je me garderais, on peut assez bien l’expliquer. Et elle détermine en effet en large partie notre conduite à tout niveau, personnel, social etc… etc … et… depuis très, très longtemps …

1 « J'aime »

Et si le confinement permettait de réfléchir enfin un peu à tout ça?.. :roll_eyes:

C’est vrai que c’est à la mode d’ouvrir le parapluie. Mais surtout pour ce qui se voit: quand en 2013 Marisol Touraine considère qu’une réserve de 140 millions de masques au lieu des 1,7 milliards précédents, c’est suffisant, elle a pris un sacré risque et elle va encore en entendre parler…

Ah mais c’est sûr, là on est en plein dedans! Après pour ce qui est du réel risque… Mais elle prend un sacré risque compte tenu de tout ce qui a été mis en place dans cette démarche de couverture, c’est sûr!

Ce serait sans doute judicieux. On aurait pu aussi y réfléchir avant. Cela aurait évité plein de sottises. Si une telle attitude asymétrique était probablement vitale au temps des cavernes, elle devient sans doute de moins en moins nécessaire voire dommageable. Mais je pressens qu’on ne va pas se « refaire » aussi facilement que cela, même après cette épidémie virale à laquelle succéderont bien d’autres épidémies virales …

Déjà une grosse prise de conscience, ça peut aider…

Ma femme comme tu le sais Gilles, qui est aide soignante à domicile, a eu comme information par sa direction que leurs patients qui seraient atteints ne seraient pas hospitalisés mais resteraient à domicile jusqu’à la fin. Les aides soignantes ne feraient que du palliatif pour eux…

C’est vrai que, plus encore, vu de l’intérieur, il y a des situations comme celles-ci, où l’on constate son impuissance, qui doivent donner la rage…

1 « J'aime »

Et encore j’ai pas pris une photo d’habitants de Dordogne, sinon j’aurais dû mettre une photo de toi. Mais il y a des choses que l’Humanité ne doit pas voir.

2 « J'aime »

J’ai parfois l’impression que dans nos civilisations « avancées », où l’on est censé se distinguer par la prise en charge des plus faibles, tout ceci n’est qu’une illusion! Plus ou moins savemment entretenue!
On apporte des réponses, les gouvernants apportent des réponses, mais sur ce que je vois cela n’est très souvent pas traduit en fait, ça ne reste que de la poudre aux yeux!
Je trouve cela triste, et dire que l’on voudrait dispenser notre modèle démocratique à tous vents!

1 « J'aime »

Il ne faut pas être si sévère en tout cas en France. J’ai mon grand père qui vit seul chez lui. Il y a toujours des services à domicile pour le soigner et l’aider. Je remercie très chaleureusement ses personnes dévouées.

2 « J'aime »

Je n’ai pas l’impression d’être sévère…
Enfin pas là!

à la maison, on est assez fan de roselyne car elle n’a pas de langue de bois, elle dit les choses sans catastropher.

elle est bien placée pour connaître les reproches du « avoir fait trop », avec ses vaccins tant décriés car c’était « trop » et maintenant on reproche au gouvernement de ne pas avoir fait assez …

3 « J'aime »

Ben je trouve qu’en France on est plutôt pas mal au niveau de la gestion des plus faibles. A moins que tu aies envie d’échanger avec les Etats-Unis. Là bas, c’est clair avec les plus faibles.

1 « J'aime »