Du coup je continue à faire mon retard pour ce qui est des comptes-rendus. Plus qu’ un avant d’ être à jour après celui-ci.
Pour cette 2è journée de championnat je me retrouve en équipe 2, en D1. Un joueur du club s’ étant ouvert la cuisse au boulot quelques jours plus tôt, et la même journée de championnat en régionale étant le dimanche suivant, nous pensons qu’ il aura le temps de s’ en remettre ( faut dire que c’ est un sacré dur à cuire ). Je ne spoil pas le résultat de la D1 mais notre rencontre de régionale sera gagnée 8-6.
C’ est donc un samedi soir que nous partons gaiement, raquettes au chaud dans le coffre, taper la boule avec nos adversaire, en banlieue de Nevers, à Chevenon.
Dans les derniers hectomètres de notre voyage je sens monter le frémissement dû à mes défaites cuisantes des dernières semaines. Je prie pour que la salle soit à mon avantage. Mauvaise pioche, c’ est du carrelage. Sur cette surface je ne sais plus ou j’ habite. Nous recevons un accueil chaleureux de nos adversaires du jour, et j’ apprends avec joie qu’ en départementale on joue tous les matchs. 4 simples + un double. Je trouve cela beaucoup mieux qu’ en régionale ou il y a un de nos adversaires que l’ on ne joue pas, au petit bonheur la chance. Ce qui est toujours mieux qu’ en nationale ou on peut faire 900 bornes pour jouer 2 matchs seulement.
Notre équipe : 19,11,11,9 contre 11,10,9,8 ( si mes souvenirs sont bons )
Ma 1ère rencontre débute. J’ ai beaucoup de mal à lâcher mes coups et je ne ramène pas grand chose. Du coup mon adversaire ( 9 ) change sa stratégie et se met à devenir de plus en plus patient. Et ça paye. Le match est très accroché du début à la fin mais je parviens à l’ emporter 3/2. Une bonne entame de belle m’ a été salvatrice et j’ ai réussi à conserver quelques points d’ écart jusqu’ au bout.
Pour le 2è match c’ est un peu le même topo. Très peu de sensations ( mais bon dans cette salle il fallait s’ y attendre ), et c’ est grâce à beaucoup de rigueur que je parviens pour une fois à éviter une belle, malgré des manches très accrochées. Et je crois bien que j’ ai eu beaucoup de réussite. 3/1.
Du côté de mes collègues la rencontre suit son court. Notre 11 ne voit strictement rien sur une des 2 tables qui l’ éblouït ( il a de sérieux problèmes de vue ) et prend une raclée phénoménale contre leur 11, un gars dans la vingtaine très nerveux, dont les cris stridents raisonnent dans leur petite salle.
Nous parvenons à enlever les 2 doubles et nous détachons significativement dans cette rencontre cruciale pour la montée. Nous sommes à 9/4 lorsque je me rends à la table pour croiser le fer avec le n1 adverse.
Le 1er est un récital de ma part. Je crois que je mène 8 ou 9/0 avant de perdre quelques points, puis termine le boulot. Il arrose dans tout les sens, de mon côté les attaques sont tranchantes et bien placées. Cette table me conviens mieux ( j’ avais joué mes 2 matchs précédents sur l’ autre table ).
Le 2è set voit ressurgir mes vieux démons. Ses services rapides semi-marteau deviennent supersoniques. Je perds un peu de concentration et fait quelques fautes. Lui serre le jeu. Il finit par l’ emporter 17/15 je crois. Après que j’ ai eu de nombreuses occasions de mener 2/0, et aussi sauvé plusieurs balles de set. Les gouttes de notre transpiration commencent à rendre le sol glissant. Nous verrons plus tard que ce fait de jeu aura son importance. A noter aussi que leurs séparations sont solides, car il a envoyé un high kick monstrueux à l’ une d’ elles qui est restée de marbre après avoir percuté la vitre qui était 2m derrière.
Les compteurs sont donc remis à 0 à l’ entame du 3è set. Fort du gain de l’ interminable set précédent, il continue sa transformation en super-sayan et prend assez vite le large. Je parviens à revenir en fin de set mais trop tard, il termine le boulot et me voici mené 2/1. Je commence à entrevoir l’ inquiétude dans le regard de mes coéquipiers qui comptent sur moi pour asseoir notre victoire, qui n’ est pas acquise, et qui savent de quoi je suis capable en ce début de saison. Ils étaient la au tournoi et le 1er match de championnat était à domicile.
Mené 2/1, je parviens à m’ accrocher au prix d’ un gros effort. Le set est serré jusqu’ au bout, mais heureusement pour moi l’ effet super-sayan est légerement retombé. Je parviens à emporter ce set d’ une courte tête et les cris stridents de mon adversaire reprennent, ce que je perçois comme un bon signe.
Une fois n’ est pas coutume, c’ est donc à la belle que ça va se jouer. J’ entends déja les railleries des mecs de ma région se je venais à perdre ce match. Pour ceux de mon club, c’ en sera aussi si nous gagnons la rencontre. dans le cas contraire ce sera plutôt des regards noirs.
Cette ultime manche débute et nous sommes tous les 2 à un bon niveau, mais toujours pas de retour du super-sayan en façe. J’ ai quand même d’ assez bonnes sensations jusqu’ à ce que mon adversaire s’ éclate par terre, très certainement à cause des gouttes de transpi qui font glisser sur le carrelage. J’ ai cru qu’ il allait falloir appeler les pompiers mais non RAS c’ est un solide. Ce fait de jeu change complètement la donne et le niveau de jeu devient stratosphèrique. Au cours d’ échanges interminables nous offrons tous 2 un spectacle des plus grandioses aux quelques spectateurs. Aucun doute, il y aura 2 vainqueurs dans ce match. Et même plus si on compte les spectateurs. Nous arrivons dans le money-time, l’ oeil encore vif malgré la fatigue qui commence à se faire bien sentir. 9/9. Je parviens à m’ offrir une balle de match grâce à un revers croisé issu d’ un tournage de raquette de toute bauté. Malheureusement je me chie dessus lamentablement lors de celle-ci. Je lui offre le point d’ un pitoyable semi-side-spin mimolette completement en retenue et sans aucune conviction. A ne pas montrer dans les écoles de ping. C’ est ensuite à son tour de se procurer une balle de match, que je sauve avec brio. Puis je m’ offre une autre qu’ il sauve grâce à un top de ma part qui finit à quelques centimètres. Je crois que nous en sommes à 14/13 pour lui quand je me prépare à faire mon service spécial rentrant que j’ avais gardé sous le coude et que j’ avais oublié de sortir avant. Et bien j’ aurais mieux fait de ne pas m’ en rappeler car pour le coup ce fut un service spécial airshot qui scella le sort de cette rencontre mémorable. Je félicite mon adversaire et retourne piteusement à mes emmerdements.
Mes 2 coéquipiers suivants nous assurèrent la victoire, heureusement.
Mon bourreau s’ est d’ ensuite vite fait ramener sur terre par notre 11 qui voyait clair, 3/0 sec, pendant que, encore abasourdi par mon ultime service manqué, je prenais moi aussi une taule contre le 8 d’ en façe en essayant de toper avec mon picot long sur le sien. Il me dira que je l’ ai laissé jouer, mais je lui dit que c’ est son collègue qui m’ a anéanti au match d’ avant.
La 3è mi-temps fut délicieuse avec des lasagnes et gateaux maison, bon pinard et de franches rigolades.