15-16… je me dis qu’il y en a plein qui font du panier, des exos etc… et qui aimeraient bien avoir mon classement (que je tiens depuis 22 ans quand même)
Quand on est frustré, ce n’est jamais anodin. C’est qu’il y a de l’envie en dessous. Chacun fait ce qui peut avec les moyens du bord c’est ce que l’on appelle le principe de réalité et c’est souvent lui qui impose sa loi. Cela dit quand on a la chance d’avoir le choix, je pense qu’il faut écouter son coeur. Le ping, c’est la convivialité, c’est donc une source d’énergie inestimable qui peut être redistribué ailleurs. C’est dommage de ne pas la cultiver tant qu’on le peut encore. Si il est vrai que physique diminue ( c’est inéluctable ) en revanche le Désir n’a pas d’âge mais il faut le cultiver. Plus on pratique plus l’envie grimpe. Moins on pratique plus l’envie diminue.
Quand on s’est bien entraîné toute l’année et qu’on est rincé il peut arriver qu’on ait marre des compétitions et qu’on ai envie que ça se termine. (perso j’ai jamais connu ça) Mais souvent après de bonnes vacances on retrouve la salle avec plaisir, et paradoxalement, comme le désir est grand, on a tendance à sortir ses meilleurs gestes techniques. (il y a un lien directe entre son désir et sa technique gestuelle) Donc ça contredit un peu l’idée que plus on pratique plus on en a envie. L’idée est vraie en générale (c’est le fonctionnement du psychisme) mais il y des exceptions comme le coup des vacances qui font un bien fou.
Je te rejoins à 100%. Comme je l’ai dit : on progresse (ou on sent une progression) mieux lorsque l’on prend du plaisir. Ce plaisir peut provenir de plusieurs sources : le fait de passer du temps avec les copains que l’on ne voit plus que dans de rares occasions, l’ambiance issue de l’osmose des équipiers, le repas d’après-match, les discussions de toute nature dans la salle d’entraînement, le dépassement de soi, la transmission du savoir-faire, le fait de ramener une balle improbable sur la table, le fait de sortir un coup venu de nulle part, etc.
Quand le mental va tout va, amha.
Effectivement, ce sont bien les émotions que l’on partage qui sont la source de notre énergie. Isoler quelqu’un du monde et il va finir par déprimer. C’est pour cela que la prison est si dure à supporter. Chacun peut être un chargeur de batterie pour son prochain. Il est clair qu’avec les amis ça se recharge beaucoup plus vite. D’où la chance d’être dans un club où il y a une bonne ambiance. On se refait une santé. Ensuite on se sent mieux à la maison et tout ce bonheur rejaillit dans la famille. Il n’y a rien d’égoïste dans cette histoire. Quelqu’un qui vous aime vraiment vous encouragera à aller au ping.
(Parenthèse sur le toucher de balle en lien avec le sujet)
Quand la batterie est pleine, c’est là qu’on sort son meilleur ping. C’est pourquoi je pense qu’il doit certainement y avoir une équation du type : “Toucher de balle = Émotions”. C’est clair, qu’on ne peut pas faire d’un âne un cheval de course. Les gens savent très bien si ils ont un toucher de balle moyen ou hyper développé. En toute logique, on devrait pouvoir augmenter un peu son toucher de balle en cultivant et partageant des émotions.
Le psychisme étant complexe et les paramètres étant infinis, le processus n’est pas automatique. Vous ne pouvez pas faire la fête le soir et dire : “Ben je comprends pas, j’ai eu plein d’émotions hier soir et je joue comme une merde ce matin”. Plein de choses entrent ligne de compte notamment la quantité d’alcool ingurgité, la quantité de sommeil, le collage de la raquette, l’entraînement, un souci particulier, etc…
(sur le sujet)
Je pense qu’il faut suivre son cœur au risque de le regretter ensuite si on ne le fait pas. Si on sent qu’on en a encore “dans le ventre” (d’où la frustration), si on sent qu’on peut encore monter de classement, si on sent qu’on peut encore découvrir quelque chose, alors il faut foncer. Bien évidemment, on ne gère pas son corps de la même façon à 20 ans qu’à 40 ans. Il faut prendre des précautions. Échauffement plus long, étirements fin de séance, réaménager le schéma de jeu en supprimant le pivot extrême de la fin, changer de jeu, etc
Par ailleurs, le psychisme est fait de tel façon qu’il se garde la possibilité de faire des mises à jour plus tard. On peut rester bloqué pendant 20 ans sur une façon de jouer au ping et ensuite prendre conscience qu’on peut jouer le ping autrement. On peut comprendre quelque chose qu’on aurait jamais imaginé étant jeune. Une prise de conscience soudaine ou progressive qui fait qu’on comprend mieux le sens du jeu. Prendre conscience d’un défaut majeur qui bloque tout votre jeu. Tout cela peut nous amener à voir apparaître ce que vous appelez : “Les progressions tardives”.
Je ne suis pas d’accord avec le fait que moins on joue et moins on a envie. Moi je joue moins parce que je ressens le besoin d’être davantage en famille, eh bien je profite mieux aussi quand je joue. Je prends du plaisir, je ne me mets pas la pression du résultat puisque je sais que je n’ai pas assez d’entraînement, et au final je ne suis même pas certain de jouer moins bien.
C’est surtout une question d’équilibre personnel.
Quant au toucher de balle, j’ai pas élucidé le mystère. C’est sur que si tu joues tous les jours tu sens mieux la balle.
Mais des fois jouer moins fait qu’on joue plus instinctivement. Et des fois faire une activité physique autre avant te nique les sensations et des fois c’est l’inverse. Ça se joue à plus de 50% dans la tête le ping…