Ping et méditation

Bonjour,

Certains d’entre vous pratiquent peut-être la méditation ? Ma question est simple :

Pensez-vous que la méditation vous a permis de progresser (au ping) ?

De façon plus générale, est ce que la méditation peut apporter du niveau de jeu à tout pongiste qui déciderait de la pratiquer ? Considérez-vous la méditation comme un complément « qui ne peut pas faire de mal » ou comme un secteur « indispensable » au même titre que le service ou le démarrage ?

On a tous vécu un jour (ou beaucoup plus) sans toucher de balle alors que le volume de pratique était comme d’habitude. Pourquoi ? Qu’est ce qui peut nous couper de nos sensations hormis l’absence de pratique ? On peut se demander si le travail de la pleine conscience de soi favorise le ressenti des sensations, et donc, influence la perception du toucher de balle ? Sachant que le pongiste doit porter son attention à la fois sur son propre corps (ses sensations) mais aussi sur son adversaire.

On peut aussi se demander quel est le meilleur niveau d’activation de stress pour être attentif à son corps et à l’adversaire? La méditation peut-elle jouer un rôle, soit pour se calmer rapidement après un point difficile, soit pour garder le plus longtemps possible le bon niveau de stress. Les cris rageurs peuvent-ils nous empêcher d’avoir pleinement accès à nos sensations ?

En neuroscience, on a découvert que le cerveau bascule dans un autre mode lorsque l’on dépasse un certain seuil de stress qui varie selon les individus. La méditation peut-elle permettre de toujours resté en dessous de ce seuil fatidique ou permet-elle de repousser la limite du seuil ?

Celui qui est hyper stressé retirera certainement un grand bénéfice à pratiquer de la méditation dans la vie et dans le ping, en tout cas, un bénéfice plus grand que celui qui est déjà super zen à la base.

Par médiation, j’entends une pratique complètement libérée de tout dogme religieux.

Je vous remercie pour vos réponses, vos questions et expériences sur le sujet.

Le ping c’est une histoire de lucidité. N’est ce pas ? La médiation rend plus lucide. Le ping est une histoire de sensations. N’est ce pas ? La médiation aide à se focaliser sur ses sensations. Je pense que la médiation devrait être au cœur même de l’entraînement. Savoir démarrer une balle coupée, c’est bien, mais avoir la lucidité qui permet de savoir si on peut ou pas la démarrer est tout aussi important. N’est-ce pas ?

En tout cas si on tombe sur des gros connards, on peut réussir à rester zennnn

Visiblement ce sujet n’intéresse pas grand monde.

Pourtant si on savait comment reproduire à volonté l’état mental optimal permettant de produire notre meilleur technique, s’adapter parfaitement à chaque balle, ça améliorerait de beaucoup notre niveau de jeu, ça mériterait au moins qu’on en parle un peu ?

Il y a un état mental pour entrer en hypnose, un état pour méditer, un état pour s’endormir, il y a aussi un état particulier pour faire ressortir le meilleur de nous-même au ping.

Nous avons tous en nous des programmes pour les mauvais gestes et des programmes pour les bons gestes. Quel est le mécanisme psychique responsable de l’apparition des bons gestes ?

Pour atteindre cet état optimal je pense qu’il faut commencer par savoir dire stop aux pensées. Les phrases que l’on a dans la têtes, surtout si ce sont des phrases négatives perturbent les automatismes gestuels. Or, le problème, c’est que l’action mentale qui consiste à chasser les pensées est aussi parasitantes que d’avoir des pensées. C’est exactement comme pour s’endormir ou méditer. Celui qui se force à ne pas penser fera une nuit blanche. Il faut donc trouver un état de concentration dans lequel il n’y a pas de phrases. Cela fait très longtemps qu’on le sait. D’où le travail d’imagerie mentale, de visualisation. Il faut se focaliser sur des images ou des sensations et non des réflexions. On sait depuis longtemps qu’il y a des zones différentes dans le cerveau. Une zone pour la réflexion, la logique, les phrases et des zones plus anciennes (Cerveau reptilien). Passer d’un état à l’autre est d’autant plus facile que l’on s’entraîne à le faire. Méditer facilite le passage d’un mode de fonctionnement à l’autre. Pour s’endormir, c’est aussi un peu le même chemin. Apprendre à trouver le bon niveau de concentration permet d’atteindre le Flow plus facilement.