Je me souviens qu’en mars 2020 a eu lieu dans toute la France le confinement.
Je me souviens du discours d’Emmanuel Macron et de son mantra « Nous sommes en guerre »
Je me souviens avoir eu très peur tout d’un coup.
Je me souviens avoir pensé : nous en sommes donc là ?
Je me souviens de la recette du pangolin de Léo Plato.
Je me souviens que cela m’avait fait rire.
Je me souviens de l’exode des parisiens vers la campagne.
Je me souviens avoir vu des images via les réseaux sociaux de ces mêmes personnes en vacances à vélo sur des sentiers littoraux.
Je me souviens du slogan Restez chez vous.
Je me souviens n’avoir pas eu trop envie de sortir justement.
Je me souviens que j’avais toujours une écharpe devant moi.
Je me souviens avoir dansé dès le premier soleil arrivé.
Je me souviens que ma première sortie pour courses alimentaires dans Chartres m’a rappelé furieusement le film « Le monde la chair et le diable ».
Je me souviens avoir pensé à tous les gens que j’aime.
Je me souviens avoir pensé que j’étais privilégié .
Je me souviens avoir pensé : comment font les gens dans les barres d’HLM ?
Je me souviens avoir lu que depuis le confinement à Venise les eaux étaient devenues beaucoup plus propres.
Je me souviens avoir pensé : que tente de nous dire la nature , jusqu’où peut-on aller plus loin ?
Je me souviens avoir pensé : en tirerons nous toutes les conséquences ou nous ( nos dirigeants) seront-ils toujours aussi bêtes et cupides ?
Je me souviens avoir pensé aux soignants tous les jours.
Je me souviens avoir pleuré en songeant à mes proches.
Je me souviens avoir pensé « quand les reverrai-je ? »
Je me souviens avoir pensé qu’il me faudrait ranger un peu ma bibliothèque.
Je me souviens avoir eu des envies de grand ménage.
Je me souviens avoir songé a bien respirer.
Je me souviens que mon chat semblait peut- être un peu surpris de m’avoir à ses côtés presque 24 h sur 24.
Je me souviens du bienfait qu’il m’apportait.
Je me souviens que la musique a toujours apaisé les âmes. Enfin la mienne oui.
Je me souviens avoir pesté contre mon père qui ne donnait pas de ses nouvelles et que je n’arrivais jamais à joindre au téléphone.
Je me souviens avoir pensé « que ne donnerai-je pas pour une belle randonnée bientôt à la montagne ? »
Je me souviens avoir rêvé de beauté et d’harmonie.
Je me souviens avoir pensé que le confinement allait durer plus longtemps que prévu.
Je me souviens avoir joué au ping pong contre le mur de la terrasse.
Je me souviens avoir rêvé de mes amis d’enfance.
Je me souviens que jouer de la flûte même pas très bien m’aidait à me sentir mieux.
Je me souviens avoir pensé «voici ce qu’est une expérience de l’enfermement ».
Je me souviens avoir songé aux plus mal lotis que moi.
Je me souviens avoir gribouillé des bouts de texte des poèmes et qu’étrangement peut-être le temps filait plus vite.
Je me souviens avoir écrit « tuer le temps tu es le temps nous tue »
Je me souviens avoir songé que cette expérience collective allait nous rendre plus fort.
Je me souviens avoir pensé que les temps allaient être difficiles.
Je me souviens de cette chanson de Léo Ferré.
Je me souviens qu’avant on marchait librement dans les rues.