Hommage à deux forumeurs

Kill ping

J’allais bientôt sortir de cette taule et j’avais des envies de ping comme certains ont des envies de meurtre.

Un confinement ignoble m’avait été imposé avec seul un chat en guise de compagnon.

Mais quel chat ! Adorable gourmand gentil oui gentil câlin câlin le chat.

Oui vous voyez il me reste des séquelles j’ai pris un coup de vieux je gagate.

Je vois un chat dans la rue durant mon heure de sortie et je l’appelle : Yoyo Yoyo.

Sauf que Yoyo c’est mon chat et qu’il ne sort pas dans la rue. Il est trop bien élevé pour cela. Pas assez téméraire surtout, trop casanier, trop tranquille. On va bien ensemble finalement.

Mais il n’a qu’ un seul défaut ce chat et de taille : il ne joue pas au ping.

J’ai pourtant tout fait pour l’éduquer. Ce n’est pas ma faute ce n’est pas dans sa nature voilà tout. Je jouais seul contre le mur de ma terrasse renvoyant encore et encore, inlassablement la balle. Qu’une balle vînt a tomber par quelque hasard malencontreux mais surtout pas par maladresse et je me disais : il va bondir après la balle et qui sait ? me la rapporter.

Songe vain vœu pieux.

On ne fait pas de chien avec les chats et c’est heureux.

J’ai donc cessé mon entraînement ayant compris que Yoyo ne serait jamais un partenaire adapté à ma progression. Je me suis réfugié dans la banquette évidemment et là mon chat répondait présent. Encore une caresse encore une , ronron , hummm c’est bon ça.

Cependant j’étais satisfait. Je ne prenais pas de poids j’avais même tendance à en perdre. Seul mon « pneu » ou ma « bouée » demeuraient en l’état au grand désespoir de mon neveu Pierre alias Bouboulito qui en attrapait déjà des cheveux blancs.

Rien à faire quand ça veut pas partir ça veut pas. Abdomen que pourra.

Le chat se portait bien lui. Sa gourmandise lui faisait répondre présent à chacune de mes activités dans la cuisine.

J’ai fini par lui mettre une serviette autour du cou pour lui apprendre les bonnes manières et aussi dois-je l’avouer, me moquer un peu de lui.

Cette photo a eu un certain succès dans mon entourage et on a beaucoup plaint ce pauvre chat.

Honte sur moi maître indigne !

J’avais fini, bon an mal an, et plutôt mal an en cette catastrophique année 2020 par en oublier le ping, moi un adepte de la première heure.

Et puis la fièvre est revenue je ne sais comment , à croire que c’est dans les gènes. Mais surtout il y eut ce rêve et dans ce rêve m’attendait … Michel alias Mimi la terreur !

Non non vous ne rêvez pas. Mon partenaire et mentor m’était apparu. Et il m’attendait, moi l’amoureux des chats et il me convoquait. Et je peux même dire qu’il avait les crocs, cela dit sans une once de moquerie.

On ne se moque pas de Michel non on le respecte.

Poids supérieur au mien allonge supérieure ceinture noire de judo des heures d’entraînement à la pelle ou à la truelle je ne sais. Un vrai bulldozer le Michel une entreprise de démolition à lui seul. Surtout quand il se met en colère . D’où son surnom : Mimi la terreur.

Seul non que dis-je ? Son ange gardien Monique dite Black Mamba, veillait amoureusement sur lui, lui prodiguant maints et maints conseils avisés sans même ouvrir la bouche.

Un simple regard ou le langage secret des mains, cela Michel me l’avait confié.

À présent que la période d’hibernation touchait à sa fin, il me convoquait pour un duel fratricide.

Je ne pouvais me dérober. J’avais très envie de jouer mais guère d’envie de pratiquer des exercices. Je ferais sans aucun doute pâle figure lors de notre prochaine confrontation. Que me restait-il alors ?

La ruse voilà. Mon arme secrète. La « bidouille » la « bouine ». Je ne frappais pas fort la balle mais qu’importe ! Je savais que je pouvais la renvoyer une fois et une fois de plus encore de l’autre côté de la table. Encore et encore indéfiniment.

Une fois de plus que l’adversaire et cela suffit pour vous faire marquer le point.

Je la renvoie onze fois et surtout j’atteins le nombre 11 le premier.

Onze onze … On s’accroche on ne lâche rien surtout pas. Mené ou pas au score on ne laisse rien transparaître de ses émotions. En mode Terminator et hasta la vista baby !

S’ organiser mentalement d’abord. Avec quelle arme l’affronter ? Le fléau la masse d’armes ? Le picot long ou l’antitop ?

Il n’aimait ni l’un ni l’autre, étant un puriste, un adepte du beau jeu, mais il avait fini par s’habituer aux rotations infâmes à force de confrontations.

Il me faudrait brûler un cierge aux pieds de sainte Rita, patronne des cas désespérés. Faites que ma balle rase le filet encore et encore. Faites qu’elle atterrisse sur la partie de table adverse en s’affalant mollement telle une poupée de chiffon, juste derrière le filet où elle sera impossible à remettre.

Secrètement je priai faites que ma balle «se chie » sur la table irrattrapable.

Mais on ne parle pas ainsi à sainte Rita, on lui dit juste je vous en supplie exaucez-moi !

Le premier point était réglé, j’affronterais donc Mimi la terreur avec le picot long. L’arme secrète des Jedis, mon sabre-laser à moi. Je dévierais ses trajectoires et lui renverrais des balles ignobles infâmes et il n’aurait plus que ses yeux pour pleurer.

Être imprévisible voilà ce sur quoi je devrai m’appuyer.

Compter sur une colère soudaine de Mimi la terreur n’entrait pas en ligne de compte , il avait dépassé ce stade à présent.

Plus que jamais se méfier.

Ses frappes étaient redoutables et son bloc revers en laissaient plus d’un pantois au club. Je le savais j’en tiendrai compte. Je ne l’affronterai pas directement d’emblée. Je biaiserai.

Nous serons plusieurs à la salle lors de la reprise tant attendue. Pascal lancera une ou deux blagues dont il a le secret. Nous rirons par politesse puisqu’il nous l’aura racontée déjà plusieurs fois, ou bien à gorge déployée si nous ne connaissons pas encore la blague. Ce qui est fort probable car il aura eu le temps d’enrichir son répertoire.

Ha ça fait du bien de rire avec les potes !

Ça me détend jusqu’au tréfonds des articulations, je n’ai plus mal au dos. Tchooo !

D’abord Pascal donc. Pascal alias Tamalou. Ceux qui jouent au Ping en connaissent forcément un dans leur entourage. Donc promener Tamalou d’un bout à l’autre de la table gauche droite droite gauche gauche ne pas le laisser respirer, un vrai match de boxe.

Enchaîner les balles à toute vitesse jusqu’à ce que sa vue se brouille et qu’il bredouille « excuse-moi je ne peux plus jouer je ne l’avais pas vue cette balle ».

Puis le nouveau venu du club, Frappe qu’un coup, ex rugbyman de bon niveau. Limiter au maximum l’échauffement avec lui aux deux minutes réglementaires où il m’aura comme à son habitude baladé sans chercher la régularité nécessaire à notre sport de gentlemen. Laisser passer l’orage ne pas rechercher le conflit. Faire profil bas. Le laisser marquer son territoire lors de l’échauffement. Après tout , si ça lui fait plaisir…

Ensuite l’écraser le match débutant. Variations de services, effets prononcés.

Sainte Rita est avec moi, je l’avais implorée avant toi Frappe qu’un coup !

Tiens prends ça dans ta tronche de fourbe !

Le jeunot ensuite. Le moins entrainé le moins assidu. Xavier dit Flemmito. Une erreur qui ne pardonnera pas. Ne viens pas pleurer Flemmito, tu es peut être Indi, tu n’es pas encore Jones !

Mon neveu Pierre sera là aussi. Lui l’adepte du jeu « viril a l’ancienne » avec sa raquette de hardbat. Ne crois pas que je vais t’affronter avec la même arme que toi jeune padawan. Tu vas découvrir le côté obscur de la Force. Mon picot long te fera rendre gorge. Retourne sur la planète Naboo voir s’il n’y a pas un nouveau sport en vogue. Le rugby peut être ? Oui, là tu as tes chances et tu te vêtiras de jaune et bleu c’est compris ? On dit oui tonton et merci pour la leçon .

Ce sera plus dur avec Christian notre défenseur. Sainte Rita m’aidera bien. Christian n’aime pas les balles volées à répétition, ce qui ne manque jamais d’arriver en ma faveur à chacune de nos confrontations. Et sa raquette est comme un vieux vin trop millésimé. Elle n’en a que plus de valeur mais la saveur sera passée. Dommage Christian ! Dommage Chopperman !

Après tous ces hors d’oeuvre le plat principal m’attendra. Michel la terreur. Dites-moi que c’est bien lui, que je ne rêve pas, pincez-moi !

-Aïe Pascal tu fais mal ! C’était façon de parler voyons !

Non non c’est bien Michel la terreur. L’œil acéré, la démarche assurée mais surtout Black Mamba à ses côtés, qui vient prendre place à la table d’arbitrage.

Ça va commencer. On enchaine coups sur coups, revers coups droits, attaques de folie défenses de rêve, on récite nos gammes. Ça revient.

Le ping c’est comme le vélo, ça s’oublie pas. Ou comme les coups de pied au c… dirait mon père. Mais ce n’est pas le moment de se déconcentrer : le match commence.

Je ne vous dirai pas qui a gagné, là n’est pas l’important. Déjà la troisième mi temps commence on débouche les bouteilles.

-Un petit apéro maison à la santé du pangolin, dira Tamalou.

-Ha non pas à la santé du pangolin, répliquerons-nous en chœur.

-Alors à l’amitié retrouvée ! Tchin tchin ! …

Hé Bouboulito fais gaffe je te vois, tu en es à ton troisième Ricard déjà. Mais que va dire ta mère ?

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Il faut passer l’écueil des 50 premières pages qui sont atroces, ensuite tout s’installe pour celui qui a l’état d’esprit Lapinot et les 450 pages restantes sont jouissives.

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Je préfère Blacktown , le premier Lapinot que j’ai lu.
Avec les dialogues « surréalistes »entre l’horrible shérif et Lapinot…

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J’aime beaucoup Blacktown. J’ai lu les carottes de Patagonie en premier. Il y a aussi la série des Donjon qui est super. Faut aimer l’humour un peu débile (c’est mon cas :sweat_smile:)

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Je me remets à lire des bd , j’en emprunte à la médiathèque, plus trop de place sur mes étagères …
Aurais tu une série de qualité à me recommander ?

Silex in the city :smirk:

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