Je crée ce fil pour savoir comment analyser un match selon des critères mesurables, tant sur le plan tactique que mental.
Si des coach pouvaient intervenir avec des exemples video ce serait bon .
Sujet qui m’intéresse notamment pour analyser des vidéos. Je m’étais filmé sur quelques matchs pour voir comment je gagnais et perdais les points et ça s’avère plus compliqué que ça n’en a l’air. Par exemple, Je sers et mon adversaire met la balle dans le filet : point gagnant au service ou faute directe de l’adversaire ? Je ne sais pas s’il y a des “standards” en la matière pour faire ce genre d’analyse.
Bonjour,
mon métier c’est l’analyse de l’activité de travail. Si je transpose pour le ping, je donnerais les conseils suivants :
- Il est plus aisé d’analyser une activité lorsque l’on identifie sommairement un souhait de transformation relatif à cette activité (par exemple pour l’activité du pongiste en progression : progresser en premier démarrage).
- Chercher à analyser tous les déterminants d’une activité est long, coûteux, et peut s’avérer contre-productif si la demande initiale n’est pas bien cernée.
Par exemple, pour progresser en premier démarrage, on ne va pas mesurer dans un premier temps des variables qui n’ont rien à voir, comme le nombre de poussettes/blocs/frappes perdues, la qualité de l’air et l’adhérence des pompes : on se concentre sur les premiers démarrages et on regarde autour : déplacements, types de balles loupées, geste de démarrage, à vous de voir selon la situation et l’objectif poursuivi. - Un entretien d’explicitation ou d’autoconfrontation du joueur à son activité filmée/analysée peut servir à y voir plus clair/à faire progresser le joueur.
- La demande initiale et la méthode d’analyse se raffinent au fil du temps, ne pas hésiter à se remettre en question.
Hors-sujet : moi ça me tue quand je vois des coachs filmer les matchs sans filmer les moments de coaching. En fait je pense que c’est parce que le coach ne veut pas s’analyser lui-même. Et pourtant, à haut niveau, ça me semble primordial. Maintenant… chacun ses objectifs, chacun sa situation, on ne fait pas d’analyse de l’activité par procuration.
j’avais fait une grille, , en situation de match mais à l’entraînement sur 20 points, 11/9 maxi donc, deux colonnes une pour chaque joueur, fautes directes, points gagnants, c’est déjà parlant, en gros on gagne parce que l’autre fait des fautes directes, il y a très peu de points gagnants ce qui prouve bien qu’en général ce n’est pas la rapidité du matériel qui fait gagner ( ça dépend du niveau bien sur) ce qui compte c’est la régularité, remettre la balle ( point gagnant sur balle donnée c’est presque une faute directe de l’adversaire)
Premier truc que j’ai appris quant à la psychologie sportive : il faut se concentrer sur soi, pas sur l’adversaire. D’abord, parce qu’on ne maîtrise pas cet aspect là et en plus, les risques de mauvaise interprétations sont bien plus grands. Ainsi, quand on fait des entraînements filmés (paniers ou schémas plus aléatoires), on ne voit même pas la partie adverse. On se concentre sur soi.
Comme l’a dit pastek, c’est bien plus productif de se focaliser sur un aspect à la fois, quitte à refaire une analyse par la suite sur un autre aspect. En tant que défenseur, ce que je regarde principalement, ce sont:
- Le ratio de points gagnés après attaque vs après défense (=> qu’est-ce qui a gêné le plus mon adversaire)
- Le ratio de fautes en attaque versus le reste (défense/retour/petit jeu/ …) (=> où est-ce que je perds des points)
- Analyse beaucoup plus pointue des points perdus. Les moments où je pouvais attaquer et où je ne l’ai pas fait, les schémas sur lesquels mon adversaire a mis le plus de points, les erreurs de placement ou d’anticipation qui surviennent le plus.
A l’entraînement, on fait un exercice avec un but précis et en général on ne regarde que ça. Par contre, on le fait en plusieurs passages. 1er passage, on explique l’exercice et on le fait. Première analyse, qu’est-ce qu’on peut améliorer et qu’est-ce qu’on devrait améliorer (=> NE PAS VOULOIR TOUT CORRIGER D’UN COUP, CHERCHER LA PERFECTION C’EST SE PLANTER A COUP SUR). Second essai sur le même exercice et seconde analyse. On regarde à nouveau ce qui pourrait être amélioré (en général on essaie d’aller un peu plus loin) mais aussi ce qui s’est réellement amélioré depuis le premier passage. Idem troisième passage et troisième analyse où en plus, le coach demande d’abord l’avis des autres joueurs, pour voir si on a bien vu ce qu’il fallait faire ou ne pas faire.
Je pense qu’avec un peu plus de temps dédié à l’entraînement, on pourrait rapprocher les séances pour vérifier à quel point les améliorations restent.
Merci pour cette approche intéressante.
Pour les points perdu sur service par ex, faut il aller jusqu a differencier les types de services, court,long, liftes …?
J avais aussi comme idée d inclure une partie plus psychologique du match:
-temps pris entre les points gagnes/perdus pour servir
-attitude positive/negative entre les points
Est ce que les coachs incluent ça dans leurs notes, d ailleurs je n’ai jamais vu de coach prendre de note en compet, est ce que les matchs sont analyses à posteriori en video?
Il y a plusieurs aspects (et intérêts) à la vidéo. D’abord, le fait de pouvoir se voir depuis l’extérieur, un regard extérieur qu’on peut soi-même évaluer. Ca, c’est bon pour l’entraînement, on est dans un contexte où on visionne juste après l’exercice et on peut quasiment supprimer la séquence à la fin de l’entraînement.
Ensuite, l’aspect “je peux revoir et analyser à l’envie”, permet justement de se focaliser sur certains petits détails. Personnellement, je fais ça beaucoup sur des exercices complets ou des matchs d’entraînements (où le score n’est pas la seule source d’attention). Cet aspect-là NE REMPLACE PAS un coach, par contre, il offre pas mal de flexibilité pour s’auto-coacher ou modifier son entraînement. Moi qui n’ai pas accès à beaucoup d’heures d’entraînement dirigé, ça m’est très utile.
L’aspect “comparer plusieurs vidéos prises dans des circonstances différentes” est très utile en matchs. Ca permet par exemple de trouver les similitudes et erreurs courantes qu’on fait et de pouvoir analyser dans quelles circonstances on les fait davantage. On parle là d’analyse tactique assez poussée, comme par exemple dans mon cas, de remarquer que les attaques sont beaucoup plus efficaces (voire nécessaire) si l’adversaire ne démarre pas en force d’entrée. C’est très marqué dans certains cas, moins dans d’autres.