Ca dépend déjà des sensations de chacun. Maintenant, plus la balle « s’enfonce » dans la raquette, plus on a du temps pour agir dessus. Donc en défense où la quantité d’effet et le contrôle sont très importants, beaucoup plus que la vitesse, l’ensemble bois/mousse/topsheet doit être relativement tendre (alors qu’en attaque, on préfère souvent un ensemble un peu dur pour éviter de trop subir l’effet, justement).
Si on part du principe qu’on va utiliser une mousse fine (pour quand même limiter l’impact de l’effet entrant), il nous reste 2 paramètres à regarder: la tendresse du bois et la souplesse du topsheet. La raquette peut être modélisée comme une superposition de trois ressorts de longueur et de raideur différentes. Le topsheet sera le premier à se déformer et, en général, les topsheets défensifs ont des picots intérieurs fins et courts (fins pour garder la déformation aussi locale que possible et courts parce que les sollicitations sont très souvent tangentielles (coupe et top) et les picots longs n’y résistent pas, ça bulle). Si ton topsheet est fin en plus de la mousse déjà fine, il faut absolument éviter un bois dur qui produirait une désagréable sensation on/off (selon que la balle va jusqu’au bois ou pas) typique des mousses intermédiaires, mais en plus le temps de contact général sera faible et donc ne permettra pas d’imprimer beaucoup d’effet.
Si on reste dans l’intermédiaire, on a cet effet on/off qui apparaît de manière peu prévisible, perso c’est pour ça que je n’ai pas du tout aimé le VS 401 sur mes bois durs (je l’ai essayé sur Toccata, Tube defence et Toni Hold, pourtant un peu plus tendre). L’impression de faire tout le temps le même geste sans avoir toujours le même résultat.
Maintenant pourquoi l’innershield marche bien, il est fait à partir de placages de saule (tendre) et de ZLF, fibre très tendre également. Il doit y avoir d’autres bois dans le bazar, mais je n’en sais pas plus. Le côté tendre fournit un ensemble SUPER amortissant (ce qui est déjà agréable quand il faut remettre des obus) et au temps de contact très long, permettant d’imprimer beaucoup d’effet! En fait, les bois défensifs durs sont surtout faits pour les picots longs sans mousse, qui eux profitent de la faible absorption d’énergie cinétique pour restituer un max de rotation. Dans ces configs, il vaut mieux mettre un revêtement « mou » assez épais pour compenser. Mais comme je disais ça dépend des sensations, si tous tes repères sont établis pour un ensemble dur ou mi-dur, il faudra retravailler plein de coups pour faire un « reset » des sensations au toucher. Parfois très longs, c’est pourquoi on évite en général de faire un grand saut.
Plus l’ensemble est mou, plus le timing est important (bien accélérer durant tout le temps de contact) mais on a des « meilleures » sensations (=retour d’information) dans la main.
Plus l’ensemble est dur, plus le toucher est important (toucher finement la balle) mais on subit beaucoup moins l’effet adverse.
Les deux ont des avantages et inconvénients, disons qu’en général les bons joueurs utilisent du matos plus dur, parce que, comme les ressorts, plus la déformation est difficile, plus on peut emmagasiner d’énergie élastique et les inconvénients des rendus tendres sont compensés par la maîtrise de l’utilisateur.