C’est marrant comme on n’a pas du tout la même vision.
Moi je te propose une autre comparaison: regarder les différences entre les Chinois vivant chez nous et les jeunes européens. Et quand je dis européens, je parle personnellement des jeunes belges, je ne prétends pas savoir ce qu’il se passe dans les autres pays.
Voici ce que moi j’ai observé (ça vaut ce que ça vaut, je ne suis ni ethnologue ni entraîneur de chinois):
la notion de loisir ou même de sport n’est pas la même. Nous on fait ça pour s’amuser, eux pour gagner. Et ce n’est pas typiquement chinois, j’ai observé ça aussi chez les Japonais (pour avoir eu une copine japonaise pendant quelque temps, c’était le point le plus marquant au niveau différence culturelle) et les Viet-Namiens. On fait une activité ou on ne la fait pas. Si on la fait, on la fait à fond. Ca veut dire entraînement à fond, concentration à fond, motivation à fond … j’ai un partenaire d’entraînement viet-namien, j’ai l’impression qu’il joue sa vie à chaque fois, même sur un exercice dirigé.
l’entraînement physique est toujours systématiquement considéré comme indispensable pour les pongistes asiatiques. Je connais TRES peu de belges qui font ne fut-ce qu’un échauffement avant match. Alors courrir 20 minutes une fois la semaine, ça te classe déjà dans les ovnis (c’est aussi pour ça que je m’entraine avec les quelques asiatiques du club, eux ils voient l’intérêt).
le ping-pong est un des sports les importants pour eux. Au même titre que le football chez nous. De ce fait, si un jeune a la chance de pouvoir devenir très bon joueur de ping, il va le tenter. Chez nous, c’est pas vrai. Il faut que le jeune soit HYPER passionné et qu’il ait des parents qui le laissent ne pas faire d’études pour se consacrer à fond au ping.
Dernier, et non des moindres, je n’ai jamais vu un chinois/japonais/viet-namien participer à un entraînement sans avoir d’abord rencontré l’entraîneur. S’entraîner, oui, mais sérieusement. Pareil, si on n’a pas un relanceur compétent, ça ne va pas. Quel que soit le niveau. On a vu une petite communauté se former sur Bruxelles pour que les Chinois de différents clubs puissent s’entraîner ensemble à un niveau qu’ils estimaient correct.
Pour moi, la différence elle est là. Quand je regarde comment sont entraînés les “élites” belges, je pense avant tout à des termes comme “amateurisme” et “bénévolat”. Pas dans le mauvais sens du terme, mais pour dire qu’on est surtout encadrés par des bonnes volontés, pas par une structure efficace et rôdée.
Alors oui, c’est la Belgique… mais on n’est pas le seul pays européen à ne pas sortir de bon joueur ces dernières années. Si on ajoute à cela le fait qu’on n’a pas un réservoir potentiel d’un milliard d’individus, mais seulement des quelques dizaines de milliers (j’exclus de ce réservoir tous ceux qui ne sont pas prêts à faire une carrière sportive non lucrative, à (voir) travailler dur pour du sport, à s’engager dans le ping alors qu’on pourrait arriver qq part dans un autre sport ou qui ne considèrent pas le ping comme un vrai sport). En gros, il faut tirer le méga-jackpot et on n’a que quelques tickets sur les milliards qui seront tirés au sort. Si jamais on trouve un bon numéro, c’est pas chez nous qu’il sera le mieux développé. Perso, au regard de ça, c’est pas la domination chinoise qui semble inévitable, c’est la non-domination européenne. Mais peut-être est-ce mieux en France/Allemagne où on voit quand même quelques joueurs émerger de temps à autre. Ou alors, c’est juste qu’ils ont plus de tickets…
Je ne peux pas parler de la Belgique que je ne connais pas, je peux juste raconter ce que je vois dans un département, une région française qui fonctionne pas mal coté formation…
Je ne parle pas des loisirs mais des gamins intéressés pour jouer en compétition.
Dans les clubs bien structurés, il y a des séances en plus, du panier, du travail de personnalisation, dès la première ou la 2eme année, du panier, des exos à thème, … de l’échaufeement, un peu de travail physique, …
Arrivée en 6eme, les meilleurs de la région intègre le pôle régional, en mode “sport étude”. Tjrs du travail spécifique technique et physique. Certains en sortent, d’autres y entrent, ça bouge. Pour moi, ils ont déjà un entrainement “de pro”.
Travail physique, techniquement, plusieurs séances par jour, panier, exos, … objectifs à tenir, debrief après les compétitions, …les entraineurs sont pros et pas trop discutés (ils sont crédibles car ils ont déjà fait leurs preuves, …). De ce que j’ai pu voir, il y a parfois de sérieuses remise en question, voir même grosses gueulantes
Il y a de la relance extérieur très bon numéroté, stages à toutes les vacances, au pole france ou même à l’insep pour les meilleurs.
Pour moi, ils sont déjà dans un moule professionnel. Seuls les meilleurs iront au pole France à Nantes (et encore) et les meilleurs des meilleurs iront à l’INSEP.
Certains font des stages à l’éranger (Allemagne, Chine, …), et ils sortent faire des Open…
Bref, l’INSEP en “petit”. C’est certainement coûteux pour la ligue local mais ils ont réussi à sortir un génération de malade : on pourrait avoir une équipe championne d’Europe sortie d’une seule département français…
Et même si tout le monde ne perce pas en équipe de France, ça génère un nombre de numérotés très important : suffit de voir le nombre d’équipe de nationale dans la région…
Je pense que le fonctionnement très pro de la structure, l’exigence , la compétition entre les joueurs explique une partie du résultat.
ça fait plusieurs années que les jeunes français dépassent les allemands, et accrochent les japonais (à part les tout meilleurs…).
Après, pour perfer en seniors, il faut autre chose que de la formation soignée…
Certains de ces jeunes français ont fait des stages en Chine et le retour que j’ai eu, c’est que techniquement, c’est pas super différent, par contre, il y a une densité de très bon joueurs de malade … un top jeune français, ça joue entre 15 et 50 jeune chinois…
On est très loin de ce que tu décris. Chaque jeune qui perce est un cas isolé et je ne parle même pas du niveau dans le championnat belge. Heureusement, nous sommes entre la France et l’Allemagne.
Ca represente aussi le ratio que tu retrouve entre le nombre de licenciés chinois et le nombre de licenciés francais (200 000 vs 10 millions soit un ratio de 1 pour 50 ).
Qu’on le veuille ou non, la chine a a peu pres 1/3 des licenciers de la planete au niveau tennis de table. Et c,est un des rares pays avec le japon ou quelqu’un qui voudrait devenir pro peut esperer avoir un tres bon salaire.
Les perspectives faibles au niveau national en terme pecunier et une concurrence moindre font qu’il est plus difficile de sortir des bons joueurs. Et encore en France il y a quand meme un bassin de joueur qui met le pays dans le top 10 des pays pratiquant le tennis de table.
La concurrence permet a ceux qui la subissent d’aller chercher les quelques marches en plus durant leur jeunesse qui vont leurs donner la possiblité d’arriver au sommet plus tard.
Gatien a eu chila. gauzy avait robinot, saive avait son frere etc…
Et cela en considerant qu’il y a quand meme une structure derriere pour aider a y arriver (que se soit des relanceurs ou des entraineurs)
D’accord avec toi … je pense qu’on rêve en espérant rattraper les chinois (sauf génie pas encore découvert), même les japonais sont hors de portée (de façon général, les asiatiques) mais revenir au niveau des meilleurs pays européens, c’est largement possible !
Déjà en jeune, on est plutôt dominant en Europe, reste à confirmer en sénior, et ça dépend d’autre chose que de la formation initiale (niveau du championnat, professionnalisation des structures, …).
Après il faut une locomotive … les succès de Lebesson montre qu’il n’est pas nécessaire d’être un génie du ping pour faire des résultats…au moins en Europe.
D’ailleurs Matthew Syed a écrit un livre qui résume bien ta dernière phrase: “Champions are not born they are made” (pour ceux qui ne lisent pas le Shakespear couramment: on ne naît pas champion, on le devient).
Tiens, en parlant de pays européens et de leurs formations, que devient la Suède ? J’ai l’impression que c’est le trou noir en ce moment. Et je n’ai pas l’impression qu’en jeunes ce soit mieux ?
D’ailleurs, en cette période de Roland Garros, je me posais la même question au niveau du tennis.
Que se passe-t’-il en Suède ? Il n’y a plus de sport de haut niveau ?
tout le monde parle toujours chinois mais aucun commentaires sur les num 2 les japonais : et eux comment font ils
ca m etonnerait qu ils ailles s entrainer en chine …
et pourtant bonjour les resultats
des explications ?
takkyu ?
ben déjà pour modérer, il y a pas mal de Chinois parmi les entraîneurs des meilleurs joueurs/joueuses Japonais et parmi le staff de l’équipe nationale japonaise (JNT)
sinon, ben il y a quand même une tradition forte à ce sport (jeu) dans ce pays, ce n’est en fait que depuis Ai FUKUHARA qu’ils ont recommencé à avoir des bons résultats (médailles par équipe) après un long trou d’air quand on regarde les palmarès aux JO ou CDM. Elle a été très médiatisée et elle a fait des nombreux émules parmi les tous jeunes.
Il y a des salles / clubs partout. même si au niveau amateur, c’est très décentralisé, il n’y a pas de championnat amateur (!!) il y a des coaches partout, et une “école” japonaise. bien sûr ils tiennent compte de ce que font les Chinois, mais ils croient en leur école. On en avait déjà parlé dans le forum, à propos de différents coups techniques.
Pour moi, c’est LA vraie question… Ok les chinois réussissent bien, mais la méthode me semble bien adapté à une grande base de joueurs talentueux, pas forcément à notre petit parc.
Les japonais sont entre les deux …
Je suis un peu le ping “jeune” en France et à part quelques phénomènes comme Harimoto, ça se tient avec les japonais (en garçon) : ils font le tour du monde, il y a souvent deux équipes engagés dans les open juniors !
D’ailleurs c’est marrant, un pote revient de Corée pour le boulot : ils déchirent tout en tir à l’arc !!! ils sont super bien structurés pour ça, personne ne passe à travers les mailles du filet : c’est super professionnel. Pas seulement les archers, l’encadrement technique aussi. J’aimerai savoir si c’est pareil au ping !
Salut!
J ai une question car ma mère veux que j aille en pension et donc elle me laisse choisir une pension de mon choix et donc je voulais savoir si dans celle qui propose tennis de table comme section sportive on pourrait faire dès compétition le week-end ou on ne peut plus être licencié FFTT?
Merci de votre réponse.
Euh, je ne sais pas si ta question a un rapport avec le sujet… Après bien sûr que tu peux faire des compétitions, encore heureux!! Faut juste que tu sois affilié à un club, être dans une section sport étude ne t’empêche pas de faire de la compétition, c’est même obligatoire!!
heu, le but c’est des sections “sport étude”, c’est former des joueurs de ping, donc bien sur qu’il y a des compétitions à faire (par équipe, indiv, …).
Mais tu devrais demander directement aux sections sport/etude comment ça se passe , ça serait plus simple
Je crois que vous avez accès votre raisonnement que sur la notion de l’effort, alors qu’il manque l’essentiel : un état d’esprit culturel qui veut que tu n’apprends pas autre chose si tu ne maîtrises pas ce que l’on vient de t’apprendre. Ainsi, un jeune débutant peut mettre une année avant d’aller jouer à une table tant qu’on estime pas visuellement le bon geste du coup droit. Il doit apprendre en se regardant dans un miroir.
Ha ben c’est marrant cette histoire, je l’ai déjà entendue plusieurs fois… mais jamais confirmée par une de mes connaissances chinoises. Légende urbaine ou secret bien gardé ?
